Attaque de panique : comment la stopper rapidement ?
- Posted on 10/09/2022 23:29
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- By abelozih@sante-education.tg

Extrait de l'article: Souvent handicapantes, les attaques de panique provoquent de nombreux symptômes physiques et psychologiques inquiétants. Médicaments, psychothérapie, respiration : quels sont les meilleurs moyens pour en finir avec ces crises d’angoisse ?
Souvent
handicapantes, les attaques de panique provoquent de nombreux symptômes
physiques et psychologiques inquiétants. Médicaments, psychothérapie,
respiration : quels sont les meilleurs moyens pour en finir avec ces crises
d’angoisse ?
Les
personnes souffrant de troubles anxieux éprouvent une peur ou une inquiétude
excessive les amenant à éviter des situations qui pourraient précipiter
l’anxiété ou à concevoir des rituels compulsifs qui réduisent l’anxiété. «
Il s’agit de sentiments intenses et prolongés de peur et de détresse qui sont
hors de proportion avec la menace ou le danger réel, et empiètent sur le
fonctionnement quotidien normal, notamment leurs relations, leurs activités
scolaires, leur rendement au travail ainsi que leurs activités sociales et
récréatives », explique Pr Kolou S. Valentin Charles Dassa, Stress
Counselor/Psychiatrie au CHU Campus de Lomé.
Une
attaque de panique, parfois appelée « crise d’angoisse » peut être définie
comme « une crise d’anxiété soudaine et très intense, qui s’accompagne
de nombreux symptômes physiques et psychologiques », indique Pr Charles
Dassa, Stress Counselor/Psychiatrie. « On peut notamment citer les
palpitations, les tremblements, l’accélération du rythme cardiaque, la
sensation d’étouffement, mais aussi la peur de perdre le contrôle de soi, de
devenir fou, de mourir ou encore le sentiment que ce qui nous arrive n’est pas
réel », ajoute le psychiatre.
Une
attaque de panique se caractérise par sa soudaineté et l’intensité de ses
symptômes. Généralement, elle dure vingt à trente minutes. Pour le psychiatre, «
un examen médical fait par un professionnel de santé ne décèle pas de maladie
physique. Autre spécificité de ce trouble : le sujet n’en connaît
pas la cause directe. Il y a donc une part d’irrationnel dans la peur ressentie
». Il est néanmoins possible d’expliquer les attaques de panique de manière
scientifique, ces dernières ayant été très étudiées. Leur compréhension passe
par l’intrication de trois ensembles de facteurs : biologiques, psychologiques
et sociaux.
Facteurs
biologiques, psychologiques et sociaux
Les
patients qui présentent ces attaques ont un seuil de tolérance plus faible aux
changements corporels. Par exemple, si leur rythme cardiaque s’accélère, ils
vont le remarquer beaucoup plus vite que les autres. « Dès lors que des
petits changements s’opèrent sur le plan physiologique, certaines croyances
vont se mettre en place. Le patient peut ainsi penser que si son cœur bat plus
vite, ce doit être grave. Il finit par se focaliser sur ce signe physique et
ses implications potentielles, ce qui augmente les risques que survienne une
attaque de panique », souligne Pr Kolou S. Valentin Charles Dassa.
En
outre, d’après le Stress Counselor, « le milieu social du patient peut
aussi favoriser ces crises d’angoisse, en particulier les exemples parentaux.
Si l’on a vécu dans un milieu anxieux, on est plus à même de l’être soi-même.
On peut baigner dans du stress chronique sans s’en rendre compte ».
Attaques
de panique chroniques : le « trouble panique »
Ces
angoisses récurrentes peuvent s’avérer très handicapantes pour les
sujets. « On observe une limitation progressive des mouvements et de
l’épanouissement, par crainte que les crises ne se reproduisent. Par peur
d’avoir une attaque de panique en voiture ou en réunion, par exemple, la
personne peut éviter de prendre le volant, ou de parler en public », informe le
psychiatre.
Cette
crainte constante va aussi, paradoxalement, participer à l’occurrence des
crises. Lorsque l’anxiété devient permanente, notamment en raison de cette
anticipation constante, le problème peut se transformer en « trouble panique ».
Les attaques de panique se chronicisent, et peuvent survenir de manière
quotidienne.
La
prise en charge thérapeutique et la prévention
«
Avant de poser un diagnostic de trouble panique, il faut éliminer une maladie
physique/somatique, en particulier aiguë, par un examen médical. Avant de
commencer tout travail thérapeutique, le sujet doit avoir compris ses symptômes
et leur cause », avertit le Stress
Counselor/Psychiatrie.
Dans
le cas contraire, il doit d’abord travailler dessus, grâce à la
psychoéducation. On peut les orienter vers des ouvrages qui permettent de
comprendre ces problèmes et de les mettre à distance. Pour Pr Kolou
Dassa, des mesures d’hygiène de vie sont très utiles : « arrêt ou
diminution du café, thé, cola, tabac, psychostimulants ; respect du temps de
sommeil ; activités sportives régulières ; activités de détente, de loisir et
relaxation ; alimentation équilibrée pour éviter surpoids et obésité ;
communiquer pour régler/gérer les difficultés au fur et à mesure ; ne pas les
accumuler ».
Ensuite, la psychothérapie, en tant que telle, peut commencer. « Le psychothérapeute peut selon sa spécialité, proposer une thérapie cognitive et comportementale (TCC), une thérapie brève, ou autre. Habituellement elle est faite par des professionnels médicaux et des psychologues cliniciens formés », souligne le spécialiste.
Au
fil des séances, on apprend au patient à gérer ses symptômes grâce à des
exercices pratiques. Par exemple, « on peut le faire respirer dans une
paille pour lui apprendre à gérer sa sensation d’étouffement, et l’amener à
comprendre qu’avoir du mal à respirer ne veut pas forcément dire qu’il va
mourir », recommande le Stress Counselor/Psychiatrie. Car non, on ne peut
pas mourir d’une attaque de panique.
Le
patient peut avoir la sensation qu’il va mourir, mais c’est une fausse alarme,
une croyance de son psychisme. La thérapie consiste donc également
en un travail de déconstruction des croyances, très important. In fine, le
patient va se libérer de l’idée selon laquelle s’il a déjà fait une attaque de
panique, celle-ci va forcément se reproduire. « Pour un professionnel de
santé formé à la psychothérapie, l’attaque de panique peut être prise en charge
en quelques mois, à travers des séances régulières à un rythme », souligne Pr
Charles Kolou Dassa.
Médicaments
anxiolytiques : un complément utile mais pas suffisant
«
En cas d’attaques de panique fréquentes, des médicaments sont parfois prescrits
par un médecin ou agent de santé spécialisé en santé mentale. Mais s’ils
permettent d’atténuer les symptômes, ils ne soignent pas le cœur du problème »,
reconnait le spécialiste. Les anxiolytiques permettent une diminution de la
symptomatologie, mais s’ils s’en tiennent à ce seul traitement, les patients
n’apprennent pas à gérer véritablement leurs attaques de panique.
Pour
une meilleure efficacité, les médicaments doivent être prescrits en complément
d’une thérapie. Souvent, le patient va prendre des médicaments au départ, puis
les diminuer ou les stopper au fil des séances. « Plusieurs protocoles
existent, et doivent être adaptés au sujet, sur une période déterminée, pour
éviter des conséquences fâcheuses : dépendance, tolérance, somnolence et
troubles de la mémoire. Si les anxiolytiques ne sont pris qu’au moment des
crises, il est plus facile de ne les arrêter que s’il s’agissait d’un
traitement quotidien », martèle le psychiatre.
Prévenir
les attaques de panique : détente et organisation
La
prévention est justement un des rôles du thérapeute, afin que le patient ne
devienne pas dépendant de lui. Pour Pr Dassa, « le thérapeute doit
doter le patient de moyens pour qu’il soit en capacité de gérer les moments
difficiles ou stressants de sa vie, qu’il puisse réguler ses émotions. Pour
éviter d’être confronté à de nouvelles crises d’angoisse dans le futur, il faut
apprendre à s’organiser, de manière à éviter le stress ».
Autre
point important, poursuit-il : « conserver des moments de détente et
prendre soin de soi. La rentrée, notamment, est l’une des périodes favorables
aux attaques de panique. Il faut penser à s’aménager des moments agréables au
quotidien ».
Recette
1 : 1 litre d’eau. Le jus de 02 citrons. 03 brins de persil. 01
racine de gingembre frais râpé. Faire bouillir l’eau. Pendant ce
temps laver le persil et râper le gingembre. Faire infuser le persil
et le gingembre pendant 20 minutes environ. Filtrer ajouter le jus de citron.
Boire aussitôt. Prendre un verre de cette boisson 2 fois par jour et deux
fois par semaine (matin à jeun, midi, après midi et après le diner).
Abel OZIH