Attaque de panique : comment la stopper rapidement ?

Attaque de panique : comment la stopper rapidement ?
Extrait de l'article: Souvent handicapantes, les attaques de panique provoquent de nombreux symptômes physiques et psychologiques inquiétants. Médicaments, psychothérapie, respiration : quels sont les meilleurs moyens pour en finir avec ces crises d’angoisse ?

Souvent handicapantes, les attaques de panique provoquent de nombreux symptômes physiques et psychologiques inquiétants. Médicaments, psychothérapie, respiration : quels sont les meilleurs moyens pour en finir avec ces crises d’angoisse ?

Les personnes souffrant de troubles anxieux éprouvent une peur ou une inquiétude excessive les amenant à éviter des situations qui pourraient précipiter l’anxiété ou à concevoir des rituels compulsifs qui réduisent l’anxiété. « Il s’agit de sentiments intenses et prolongés de peur et de détresse qui sont hors de proportion avec la menace ou le danger réel, et empiètent sur le fonctionnement quotidien normal, notamment leurs relations, leurs activités scolaires, leur rendement au travail ainsi que leurs activités sociales et récréatives », explique Pr Kolou S. Valentin Charles Dassa, Stress Counselor/Psychiatrie au CHU Campus de Lomé.

Une attaque de panique, parfois appelée « crise d’angoisse » peut être définie comme « une crise d’anxiété soudaine et très intense, qui s’accompagne de nombreux symptômes physiques et psychologiques », indique Pr Charles Dassa, Stress Counselor/Psychiatrie.  « On peut notamment citer les palpitations, les tremblements, l’accélération du rythme cardiaque, la sensation d’étouffement, mais aussi la peur de perdre le contrôle de soi, de devenir fou, de mourir ou encore le sentiment que ce qui nous arrive n’est pas réel », ajoute le psychiatre.

Une attaque de panique se caractérise par sa soudaineté et l’intensité de ses symptômes. Généralement, elle dure vingt à trente minutes. Pour le psychiatre, « un examen médical fait par un professionnel de santé ne décèle pas de maladie physique. Autre spécificité de ce trouble : le sujet  n’en connaît pas la cause directe. Il y a donc une part d’irrationnel dans la peur ressentie ». Il est néanmoins possible d’expliquer les attaques de panique de manière scientifique, ces dernières ayant été très étudiées. Leur compréhension passe par l’intrication de trois ensembles de facteurs : biologiques, psychologiques et sociaux.

Facteurs biologiques, psychologiques et sociaux

Les patients qui présentent ces attaques ont un seuil de tolérance plus faible aux changements corporels. Par exemple, si leur rythme cardiaque s’accélère, ils vont le remarquer beaucoup plus vite que les autres. « Dès lors que des petits changements s’opèrent sur le plan physiologique, certaines croyances vont se mettre en place. Le patient peut ainsi penser que si son cœur bat plus vite, ce doit être grave. Il finit par se focaliser sur ce signe physique et ses implications potentielles, ce qui augmente les risques que survienne une attaque de panique », souligne Pr Kolou S. Valentin Charles Dassa.

En outre, d’après le Stress Counselor, « le milieu social du patient peut aussi favoriser ces crises d’angoisse, en particulier les exemples parentaux. Si l’on a vécu dans un milieu anxieux, on est plus à même de l’être soi-même. On peut baigner dans du stress chronique sans s’en rendre compte ».

Attaques de panique chroniques : le « trouble panique »

Ces angoisses récurrentes peuvent s’avérer très handicapantes pour les sujets. « On observe une limitation progressive des mouvements et de l’épanouissement, par crainte que les crises ne se reproduisent. Par peur d’avoir une attaque de panique en voiture ou en réunion, par exemple, la personne peut éviter de prendre le volant, ou de parler en public », informe le psychiatre.

Cette crainte constante va aussi, paradoxalement, participer à l’occurrence des crises. Lorsque l’anxiété devient permanente, notamment en raison de cette anticipation constante, le problème peut se transformer en « trouble panique ». Les attaques de panique se chronicisent, et peuvent survenir de manière quotidienne.

 La prise en charge thérapeutique et la prévention

« Avant de poser un diagnostic de trouble panique, il faut éliminer une maladie physique/somatique, en particulier aiguë, par un examen médical. Avant de commencer tout travail thérapeutique, le sujet doit avoir compris ses symptômes et leur cause », avertit le Stress Counselor/Psychiatrie.

Dans le cas contraire, il doit d’abord travailler dessus, grâce à la psychoéducation. On peut les orienter vers des ouvrages qui permettent de comprendre ces problèmes et de les mettre à distance.  Pour Pr Kolou Dassa, des mesures d’hygiène de vie sont très utiles : « arrêt ou diminution du café, thé, cola, tabac, psychostimulants ; respect du temps de sommeil ; activités sportives régulières ; activités de détente, de loisir et relaxation ; alimentation équilibrée pour éviter surpoids et obésité ; communiquer pour régler/gérer les difficultés au fur et à mesure ; ne pas les accumuler ».

Ensuite, la psychothérapie, en tant que telle, peut commencer. « Le psychothérapeute peut selon sa spécialité, proposer une thérapie cognitive et comportementale (TCC), une thérapie brève, ou autre. Habituellement elle est faite par des professionnels médicaux et des psychologues cliniciens formés », souligne le spécialiste.

Au fil des séances, on apprend au patient à gérer ses symptômes grâce à des exercices pratiques. Par exemple, « on peut le faire respirer dans une paille pour lui apprendre à gérer sa sensation d’étouffement, et l’amener à comprendre qu’avoir du mal à respirer ne veut pas forcément dire qu’il va mourir », recommande le Stress Counselor/Psychiatrie. Car non, on ne peut pas mourir d’une attaque de panique.

Le patient peut avoir la sensation qu’il va mourir, mais c’est une fausse alarme, une croyance de son psychisme.  La thérapie consiste donc également en un travail de déconstruction des croyances, très important. In fine, le patient va se libérer de l’idée selon laquelle s’il a déjà fait une attaque de panique, celle-ci va forcément se reproduire. « Pour un professionnel de santé formé à la psychothérapie, l’attaque de panique peut être prise en charge en quelques mois, à travers des séances régulières à un rythme », souligne Pr Charles Kolou Dassa.

Médicaments anxiolytiques : un complément utile mais pas suffisant

« En cas d’attaques de panique fréquentes, des médicaments sont parfois prescrits par un médecin ou agent de santé spécialisé en santé mentale. Mais s’ils permettent d’atténuer les symptômes, ils ne soignent pas le cœur du problème », reconnait le spécialiste. Les anxiolytiques permettent une diminution de la symptomatologie, mais s’ils s’en tiennent à ce seul traitement, les patients n’apprennent pas à gérer véritablement leurs attaques de panique.

Pour une meilleure efficacité, les médicaments doivent être prescrits en complément d’une thérapie. Souvent, le patient va prendre des médicaments au départ, puis les diminuer ou les stopper au fil des séances. « Plusieurs protocoles existent, et doivent être adaptés au sujet, sur une période déterminée, pour éviter des conséquences fâcheuses : dépendance, tolérance, somnolence et troubles de la mémoire. Si les anxiolytiques ne sont pris qu’au moment des crises, il est plus facile de ne les arrêter que s’il s’agissait d’un traitement quotidien », martèle le psychiatre.

 Prévenir les attaques de panique : détente et organisation

La prévention est justement un des rôles du thérapeute, afin que le patient ne devienne pas dépendant de lui. Pour Pr Dassa, « le thérapeute doit doter le patient de moyens pour qu’il soit en capacité de gérer les moments difficiles ou stressants de sa vie, qu’il puisse réguler ses émotions. Pour éviter d’être confronté à de nouvelles crises d’angoisse dans le futur, il faut apprendre à s’organiser, de manière à éviter le stress ».

Autre point important, poursuit-il : « conserver des moments de détente et prendre soin de soi. La rentrée, notamment, est l’une des périodes favorables aux attaques de panique. Il faut penser à s’aménager des moments agréables au quotidien ».

Recette 1 : 1 litre d’eau. Le jus de 02 citrons. 03 brins de persil. 01 racine de gingembre frais râpé. Faire bouillir l’eau.  Pendant ce temps laver le persil et râper le gingembre.  Faire infuser le persil et le gingembre pendant 20 minutes environ. Filtrer ajouter le jus de citron. Boire aussitôt. Prendre un verre de cette boisson 2 fois par jour et deux fois par semaine (matin à jeun, midi, après midi et après le diner).

Abel OZIH

Auteur
santé éducation
Rédacteur
Abel OZIH

Souvent handicapantes, les attaques de panique provoquent de nombreux symptômes physiques et psychologiques inquiétants. Médicaments, psychothérapie, respiration : quels sont les meilleurs moyens pour en finir avec ces crises d’angoisse ?

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