Chômage et perte d’emploi : impact sur la santé mentale

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Extrait de l'article: Les personnes exclues du marché du travail sont également représentées parmi les consommateurs de médicaments psychotropes. Beaucoup de chômeurs hommes et femmes éprouvent

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Les personnes exclues du marché du travail sont également représentées parmi les consommateurs de médicaments psychotropes. Beaucoup de chômeurs hommes et femmes éprouvent « une blessure psychique, mais aussi des problèmes de sommeil, ainsi que d'autres maux liés au stress, comme le mal de dos. Et on sait que certains suicides sont en lien direct avec le fait de perdre son emploi ou de ne pas trouver du travail », explique Pr Kolou Valentin Dassa, Stress Counselor/Psychiatrie au CHU Campus de Lomé.

Si l'on prend la définition que donne l'OMS de la bonne santé, un état de bien-être physique, mental et social, on est donc bien face à un vrai problème de santé. « Chez ceux qui perdent leur travail, les troubles, plus proches du traumatisme que de la dépression, sont plus fréquents. Ils sont associés à un stress élevé qui provoque des douleurs au dos, ou poussent à la consommation de psychotropes, d’alcool, de drogue, ou encore à une addiction aux jeux. C’est donc bien le moment de se faire aider, de recourir à un counseling par un personnel qualifié », détaille Pr Valentin Dassa.

Comment expliquer que certains hésitent à consulter ?

Lorsque l'on perd son emploi, la première des réactions, une fois passé le choc de l'annonce, est de se dire « je vais m'en sortir ». D’un côté, on se trouve face à une injonction à trouver un travail très vite, de l’autre face à un fait social qui veut que demander de l'aide, ça n’est pas forcément un geste valorisé. Pourtant, consulter est forcément une bonne idée : « il faut s’employer à ce que le temps du chômage ne soit pas uniquement un temps de souffrance, mais celui d’une reconstruction, celle de l’estime de soi notamment, qu’on perd souvent dans ces cas-là », recommande Pr Valentin Dassa. Perdre son emploi est un traumatisme, qui s’accompagne des mêmes symptômes : cauchemars, irritabilité, anxiété, isolement.

Comment les professionnels de santé peuvent gérer ces situations ?

Les médecins de travail, les psychiatres, les psychologues et les professionnels qualifiés peuvent intervenir. C’est vraiment le moment où la personne privée d’emploi doit s’autoriser à parler et ne pas rester seule. Il existe beaucoup de structures associatives, qui travaillent sur le terrain de façon remarquable pour aider les personnes privées d’emploi.

Cependant « la santé des chômeurs n’est pas assez suffisamment pris en compte dans le système de soins. Étonnamment, alors que les risques pour la santé sont accrus, celui qui perd son travail ne bénéficie plus de la médecine du travail », reconnait le spécialiste. Il faut mettre en place des structures pour mieux accompagner et suivre les chômeurs et leur santé.

Abel OZIH