15 % des jeunes souffre d'un trouble mental

15 % des jeunes souffre d'un trouble mental
Extrait de l'article: Chaque 12 août, le monde entier célèbre la Journée internationale de la jeunesse, instituée par les Nations Unies pour reconnaître le rôle indispensable des jeunes dans la construction d’un avenir meilleur. L’édition 2025 est placée sous le thème...

Chaque 12 août, le monde entier célèbre la Journée internationale de la jeunesse, instituée par les Nations Unies pour reconnaître le rôle indispensable des jeunes dans la construction d’un avenir meilleur. L’édition 2025 est placée sous le thème : «  L’action locale des jeunes en faveur des objectifs de développement durable et au-delà ». il est indispensable de se pencher sur la double vulnérabilité des jeunes face aux troubles de santé mentale et aux maladies cardiovasculaires.

Loin des clichés d’une jeunesse insouciante, les jeunes aujourd’hui évoluent dans un monde de plus en plus anxiogène. Pression académique, incertitude professionnelle, exposition prolongée aux écrans, instabilité politique et climatique, manque d’accès aux soins. Autant de facteurs qui affectent profondément leur équilibre psychologique. Selon l’OMS, à l’échelle mondiale, un jeune âgé de 10 à 19 ans sur sept souffre d’un trouble mental. Ce qui représente 15 % de la charge mondiale de morbidité dans cette tranche d’âge.

La dépression et l’anxiété sont parmi les principales causes de morbidité et d’incapacité à l’adolescence, et le suicide est l’une des principales causes de décès chez les 15-19 ans. La moitié des troubles de santé mentale à l’âge adulte se manifestent dès l’âge de 18 ans, mais la plupart des cas ne sont ni détectés ni traités.

Mais ce que l’on sait moins, c’est le lien insidieux entre la détresse mentale et les maladies cardiovasculaires. Le stress chronique, l’anxiété et la dépression sont désormais reconnus comme facteurs de risque majeurs d’hypertension artérielle, d’AVC et de troubles cardiaques précoces, selon l’ « American Heart Association ». Dans les pays africains, où les systèmes de santé mentale restent marginalisés, cette co-morbidité est d’autant plus dangereuse qu’elle est peu diagnostiquée et encore moins prise en charge.

Le cœur des jeunes bat trop vite ou pas assez

Au Togo, de plus en plus de jeunes se retrouvent aux urgences pour des palpitations inexpliquées, des douleurs thoraciques ou des malaises liés à des pics de stress prolongés. La sédentarité surtout accentuée par le numérique, la malbouffe, le tabac et les boissons énergisantes constituent autant de facteurs aggravants pour le cœur des jeunes, souvent négligés parce qu’on pense, à tort, que les maladies cardiovasculaires concernent uniquement les adultes d’âge mûr.

La Fédération mondiale du cœur estime que plus de 17 millions de personnes meurent chaque année de maladies cardiovasculaires, et une proportion croissante concerne des jeunes de moins de 40 ans, particulièrement en Afrique.

Santé mentale : le tabou reste fort

La jeunesse africaine reste encore prisonnière du stigmate autour de la santé mentale. Par peur d’être jugés, considérés comme « faibles » ou « fous », beaucoup préfèrent se taire, s’auto-médicamenter, ou sombrer dans des comportements à risque (drogues, alcool, isolement). Le manque de services de santé mentale adaptés, de psychologues dans les écoles et universités, ou d’écoute dans les familles renforce le silence.

Mais ce silence tue. Il tue lentement. Car quand l’angoisse s’installe durablement dans le corps, le cœur finit par en payer le prix.

Des solutions existent

À l’occasion de cette Journée internationale de la jeunesse 2025, il est important de rappeler que les jeunes ne sont pas seulement des bénéficiaires de soins, mais des acteurs du changement, des agents de sensibilisation, des innovateurs en santé mentale et en bien-être. Plusieurs initiatives africaines voient le jour, portées par des jeunes : plateformes d’écoute en ligne, clubs de santé mentale, campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux...

Le croisement entre santé mentale et santé cardiovasculaire doit devenir une priorité dans les politiques de santé des pays en développement. Intégrer un dépistage de la tension artérielle dans les consultations psychologiques, offrir des ateliers de gestion du stress dès l’adolescence, créer des espaces de parole dans les lycées et universités, investir dans des campagnes qui lient sport, alimentation saine et équilibre émotionnel : autant d’actions simples, mais puissantes, pour protéger les générations futures.

Raymond DZAKPATA

Auteur
santé éducation
Rédacteur
Raymond DZAKPATA

Chaque 12 août, le monde entier célèbre la Journée internationale de la jeunesse, instituée par les Nations Unies pour reconnaître le rôle indispensable des jeunes dans la construction d’un avenir meilleur. L’édition 2025 est placée sous le thème...

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