15 % des jeunes souffre d'un trouble mental
- Posted on 13/08/2025 10:24
- Film
- By raymonddzakpata@sante-education.tg

Extrait de l'article: Chaque 12 août, le monde entier célèbre la Journée internationale de la jeunesse, instituée par les Nations Unies pour reconnaître le rôle indispensable des jeunes dans la construction d’un avenir meilleur. L’édition 2025 est placée sous le thème...
Chaque 12 août, le monde entier célèbre la Journée internationale de la jeunesse, instituée par les Nations Unies pour reconnaître le rôle indispensable des jeunes dans la construction d’un avenir meilleur. L’édition 2025 est placée sous le thème : « L’action locale des jeunes en faveur des objectifs de développement durable et au-delà ». il est indispensable de se pencher sur la double vulnérabilité des jeunes face aux troubles de santé mentale et aux maladies cardiovasculaires.
Loin
des clichés d’une jeunesse insouciante, les jeunes aujourd’hui évoluent dans un
monde de plus en plus anxiogène. Pression académique, incertitude
professionnelle, exposition prolongée aux écrans, instabilité politique et
climatique, manque d’accès aux soins. Autant de facteurs qui affectent
profondément leur équilibre psychologique. Selon l’OMS, à l’échelle mondiale,
un jeune âgé de 10 à 19 ans sur sept souffre d’un trouble mental. Ce qui
représente 15 % de la charge mondiale de morbidité dans cette tranche
d’âge.
La
dépression et l’anxiété sont parmi les principales causes de morbidité et
d’incapacité à l’adolescence, et le suicide est l’une des principales causes de
décès chez les 15-19 ans. La moitié des troubles de santé mentale à l’âge
adulte se manifestent dès l’âge de 18 ans, mais la plupart des cas ne sont ni
détectés ni traités.
Mais
ce que l’on sait moins, c’est le lien insidieux entre la détresse mentale et
les maladies cardiovasculaires. Le stress chronique, l’anxiété et la dépression
sont désormais reconnus comme facteurs de risque majeurs d’hypertension
artérielle, d’AVC et de troubles cardiaques précoces, selon l’ « American
Heart Association ». Dans les pays africains, où les systèmes de santé
mentale restent marginalisés, cette co-morbidité est d’autant plus dangereuse
qu’elle est peu diagnostiquée et encore moins prise en charge.
Le
cœur des jeunes bat trop vite ou pas assez
Au
Togo, de plus en plus de jeunes se retrouvent aux urgences pour des
palpitations inexpliquées, des douleurs thoraciques ou des malaises liés à des
pics de stress prolongés. La sédentarité surtout accentuée par le numérique, la
malbouffe, le tabac et les boissons énergisantes constituent autant de facteurs
aggravants pour le cœur des jeunes, souvent négligés parce qu’on pense, à tort,
que les maladies cardiovasculaires concernent uniquement les adultes d’âge mûr.
La
Fédération mondiale du cœur estime que plus de 17 millions de personnes meurent
chaque année de maladies cardiovasculaires, et une proportion croissante
concerne des jeunes de moins de 40 ans, particulièrement en Afrique.
Santé
mentale : le tabou reste fort
La
jeunesse africaine reste encore prisonnière du stigmate autour de la santé
mentale. Par peur d’être jugés, considérés comme « faibles » ou «
fous », beaucoup préfèrent se taire, s’auto-médicamenter, ou sombrer dans
des comportements à risque (drogues, alcool, isolement). Le manque de services
de santé mentale adaptés, de psychologues dans les écoles et universités, ou
d’écoute dans les familles renforce le silence.
Mais
ce silence tue. Il tue lentement. Car quand l’angoisse s’installe durablement
dans le corps, le cœur finit par en payer le prix.
Des
solutions existent
À
l’occasion de cette Journée internationale de la jeunesse 2025, il est important
de rappeler que les jeunes ne sont pas seulement des bénéficiaires de soins,
mais des acteurs du changement, des agents de sensibilisation, des innovateurs
en santé mentale et en bien-être. Plusieurs initiatives africaines voient le
jour, portées par des jeunes : plateformes d’écoute en ligne, clubs de santé
mentale, campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux...
Le
croisement entre santé mentale et santé cardiovasculaire doit devenir une
priorité dans les politiques de santé des pays en développement. Intégrer un
dépistage de la tension artérielle dans les consultations psychologiques,
offrir des ateliers de gestion du stress dès l’adolescence, créer des espaces
de parole dans les lycées et universités, investir dans des campagnes qui lient
sport, alimentation saine et équilibre émotionnel : autant d’actions simples,
mais puissantes, pour protéger les générations futures.
Raymond
DZAKPATA