JMP 2025 : l’UNFPA et le Togo appellent à donner aux jeunes les moyens de leurs choix familiaux

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Sous le thème « Donner aux jeunes les capacités de fonder les familles qu’ils souhaitent dans un monde juste et porteur d’espoir », le Togo a célébré en octobre 2025 la Journée mondiale de la population (JMP), conjointement avec le lancement officiel du Rapport sur l’État de la population mondiale (REPM), placé sous le thème « La véritable crise de la fécondité : la quête du libre arbitre en matière de procréation dans un monde en mutation », ce 14 octobre 2025 à Lomé. Cette double célébration, organisée à Lomé, a réuni les autorités gouvernementales, les représentants des institutions internationales, les leaders communautaires, les jeunes et les acteurs du développement autour d’un enjeu central : la liberté et la responsabilité des jeunes dans leurs choix de vie et de procréation.

Table des officiels

La journée mondiale de la population instituée par les Nations Unies depuis 1989 a pour but d’interpeller la communauté mondiale sur les enjeux liés à la population et au développement.

Dans son allocution, Mme Élise Kakam, Représentante résidente de l’UNFPA-Togo, les thèmes de l’année 2025 sont intimement liés et mettent en lumière la nécessité de garantir à chaque individu le droit de décider librement du moment, du nombre et des conditions dans lesquelles il souhaite avoir des enfants. « Ces deux thèmes interconnectés nous interpellent quant à nos responsabilités individuelles et collectives par rapport à la prise en compte des aspirations profondes des individus et des couples en matière de procréation », a-t-elle déclaré.

Pour le représentant du ministre de la Planification du développement et de la Coopération, Edjeou Essohanam, Directeur du cabinet, nous vivons, en effet, une époque de profondes transformations telles que les progrès technologiques, les mutations sociétales et les défis environnementaux redéfinissent nos modes de vies. « Ainsi, la question de la fécondité dépasse désormais les simples statistiques ou politiques natalistes pour toucher au cœur de notre humanité : le droit fondamental de chaque individu de décider librement de son parcours et d’orienter sa vie selon sa propre volonté », a-t-il ajouté.

Une population mondiale en pleine mutation

Le rapport 2025 de l’UNFPA indique que la population mondiale est passée de 5 milliards d’habitants en 1987 à 8,232 milliards en 2025, soit une augmentation de plus de 3 milliards en moins de quarante ans.
Pourtant, les taux de fécondité baissent partout dans le monde. Les individus et les couples font de moins en moins d’enfants, particulièrement les jeunes générations.

Remise officielle du rapport de l’UNFPA sur l’état de la population mondiale 2025 au Gouvernement

Le Togo illustre bien cette évolution. En 1988, une femme togolaise avait en moyenne 6,4 enfants, ce chiffre est tombé à 4,8 en 2013.  Et en 2022, il est estimé à 4,3 enfants par femme.

Cette baisse s’explique, selon le rapport, par des contraintes économiques, les problèmes de santé, la précarité de l’emploi, le recul des droits des femmes, mais aussi par les incertitudes liées aux conflits et au changement climatique.

La « crise de la fécondité » : entre perceptions et réalités

Mme Kakam a insisté sur la nécessité de changer de paradigme. La baisse de la fécondité ne doit pas être perçue comme une menace, mais comme une opportunité pour repenser les politiques publiques et valoriser le potentiel humain.

Elle a également cité la Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr. Natalia Kanem, qui a mis en garde contre les « suppositions erronées » accusant les jeunes de rejeter la parentalité par égoïsme. « En réalité, beaucoup aimeraient fonder une famille, mais sont découragés par des obstacles économiques et sociaux », a souligné Mme Kakam.

Pour l’UNFPA, créer les conditions d’un emploi décent, de revenus stables, d’un accès à la santé reproductive et à l’éducation est la clé pour permettre aux jeunes de faire des choix éclairés en matière de parentalité.

Le Togo, un exemple d’engagement en faveur de la jeunesse et de la famille

Les progrès du Togo en matière de politiques de population, de jeunesse et de genre sont visibles. Pour Edjeou  Essohanam, le pays a su intégrer la dynamique démographique dans ses politiques de développement durable, notamment à travers des programmes pour l’employabilité des jeunes, des initiatives d’inclusion sociale des personnes vulnérables, et l’adhésion au projet régional SWEDD+ (Autonomisation des femmes et dividende démographique en Afrique subsaharienne).

Ces efforts traduisent une volonté politique forte d’investir dans le capital humain et d’assurer à chaque citoyen la possibilité de participer au développement du pays.

Tous les acteurs sont appelés à écouter les jeunes, à comprendre leurs aspirations et à leur offrir les moyens de réaliser leurs rêves dans un monde plus équitable et plus inclusif. Il faut repenser la dynamique démographique en la plaçant sous l’angle des opportunités à saisir et non des menaces à craindre.

Raymond DZAKPATA