Automédication : un danger pour la santé
- Posted on 21/09/2023 15:47
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- By abelozih@sante-education.tg
Extrait de l'article: L’automédication correspond à la prise d’un ou de plusieurs médicaments sur initiative personnelle, en l’absence de prescription médicale ou à une modification apportée sciemment au protocole d’une ordonnance. Au Togo, selon une étude réalisée en 200
L’automédication correspond
à la prise d’un ou de plusieurs médicaments sur initiative personnelle, en
l’absence de prescription médicale ou à une modification apportée sciemment au protocole d’une ordonnance. Au
Togo, selon une étude réalisée en 2003, il est noté que 93% des personnes
interrogées ont reconnu avoir pratiqué l’automédication au cours des trois mois
qui ont précédé l’enquête.
L’automédication
concerne toutes les catégories de personnes. Elle va des personnes peu instruites
à celles qui ont un niveau supérieur. Cela concerne autant les femmes que les
hommes. « Au Togo, la majorité des personnes qui pratiquent
l’automédication se situent entre 17 et 35 ans. Malheureusement
l’automédication touche également les enfants. En effet plusieurs mères donnent
des médicaments à leur enfant sans prescription médicale », révèle Dr
Jean-Claude Bakpatina, Médecin Généraliste à la clinique Floréal à Lomé.
Conséquences
de l’automédication
L’automédication
a de multiples conséquences sur la santé, entre autres : « une toxicité
ou une inefficacité du médicament par non-respect de la dose et de la
posologie, la possibilité de masquage des symptômes conduisant le médecin à
rater son diagnostic, l’émergence des résistances par exemple aux antibiotiques
et aux antipaludéens et la survenue des interactions médicamenteuses ainsi que
de leur conséquence », souligne Dr Jean-Claude Bakpatina, Médecin
Généraliste. On peut ajouter à ces conséquences sur la santé, le
gaspillage des ressources investies sans résultats probants.
Différentes
formes d’automédication
En dehors de l’automédication où le malade ou un membre de famille va directement chercher son produit sans prescription, il y a le conseil en pharmacie qui autorise le pharmacien à conseiller certains médicaments dits médicaments conseils. C’est ce qui amène le pharmacien à délivrer des médicaments tels que le paracétamol et certaines vitamines.
Le
médecin généraliste explique que l’automédication peut concerner les
médicaments vendus en pharmacie ou les médicaments de la rue. « Les
deux formes sont utilisées par les malades, mais c’est surtout la seconde forme
où le malade va lui-même chercher les produits dans la rue qui est le plus
dangereux. Un malade se met doublement en danger. Il se met en danger à cause
de l’automédication et il se met en danger à cause des médicaments de la rue
dont la qualité n’est pas vérifiée » , souligne Dr Bakpatina.
Il
est aussi remarqué une exagération dans la prise de certains médicaments en
automédication. Il s’agit des somnifères, des antalgiques dont le tramadol
(avec les conducteurs de taxi-moto) et des aphrodisiaques. Ces différents
médicaments peuvent entrainer soit « des accoutumances, des dépendances
et conduire à d’autres effets dont des crises cardiaques », martèle le
médecin généraliste.
Précautions
à prendre pour éviter l’automédication
Pour
éviter l’automédication, il faut toujours aller en consultation auprès d’un
prescripteur autorisé qui est le médecin, l’assistant médical, l’infirmier ou
la sage-femme. « Quand on a des doutes sur la posologie, il faut
toujours demander conseil. Certains malades avalent des ovules ou comprimés
gynécologiques alors qu’ils sont destinés à être introduits dans le vagin.
D’autres par exemple avalent des comprimés effervescents sans les dissoudre au
préalable dans un demi-verre d’eau ou pire encore certains hypertendus prennent
des médicaments effervescents à forte teneur en sel alors qu’ils ne devraient
pas », conseille Dr Jean-Claude Bakpatina. C’est pour toutes
ces raisons qu’un accent est mis sur le rôle du pharmacien.
William
O.