Cigarette et dépression : un cercle vicieux
- Posted on 13/03/2023 17:16
- Film
- By abelozih@sante-education.tg
Extrait de l'article: Une des conséquences néfastes connues de la cigarette, mais souvent ignorées par la population est son impact sur la santé mentale du fumeur. Des fumeurs pensent que la cigarette est une bonne façon de gérer le stress et l’anxiété, mais c’est loin d’
Une
des conséquences néfastes connues de la cigarette, mais souvent ignorées par la
population est son impact sur la santé mentale du fumeur. Des fumeurs pensent
que la cigarette est une bonne façon de gérer le stress et l’anxiété, mais c’est
loin d’être le cas. Fumer rend-il dépressif ou est-ce que les personnes
dépressives ont plus tendance à fumer souvent ?
La dépression est un trouble de l’humeur très fréquente qui peut entraîner une perte d’intérêt pour les activités habituelles, une baisse de l’humeur et une tristesse permanente plus ou moins intense ; et ce depuis deux semaines. Quand on souffre du trouble dépressif, « on est dans un état de souffrance, de douleur et il y a une perte de plaisir. On cherche des voies et moyens pour faire face à cette souffrance psychique à tout prix. Et parfois, la personne dépressive fait recours à des substances psychoactives ou à des activités (conduites addictives), alors qu’en réalité, elles n’ont aucune vertu thérapeutique. Elles donnent l’illusion circonstancielle d’un bien-être ; malheureusement, elles vont encore plus enfoncer la personne dans un mal-être mental », souligne Dr Zinsou Selom Degboe, Psychologue clinicien/Psychothérapeute à la Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale (CPPM) au CHU Campus de Lomé.
« Au
début, vous allez fumer en vous disant, ça va me faire du bien ; je vais penser
à autre chose. Et comme la cigarette contient de la nicotine, elle va stimuler
la dopamine dans votre cerveau et vous aurez un sentiment de reprendre un peu
de plaisir à la vie sauf que c’est extrêmement éphémère et ça ne fonctionne
pas durablement et va vous rendre dépendant si la consommation se prolonge avec
le temps », a ajouté Dr Zinsou Selom Degboe, Psychologue
clinicien/Psychothérapeute.
La
cigarette rend dépressif
D’après
une étude menée par des chercheurs de l’Université de Jérusalem (Israël), de l’Université
de Belgrade (Serbie) et de l’Université de Pristina (Kosovo) et publiée dans la
revue « PLOS One », le tabac dont la forme la plus consommée est la
cigarette a des conséquences néfastes sur la santé physique et la santé mentale
en accroissant le risque de dépression. Et ce sont les jeunes qui sont les plus
touchés par ce phénomène. La prise de la cigarette est un facteur de risque
pour la dépression en raison des effets chimiques de la nicotine sur le
cerveau.
En
effet, la nicotine perturbe le bon fonctionnement des neurotransmetteurs dans
le cerveau ; ce qui contribue à l’apparition ou à l’aggravation de la
dépression. « Concrètement, les neurotransmetteurs sont les
différents véhicules qui conduisent les messages chimiques d’une cellule
neuronale à une autre, et assurent ainsi la transmission des informations du
cerveau vers les autres parties du corps. Cette perturbation engendrée par la
consommation du tabac occasionne un dysfonctionnement dans le cerveau et plonge
la personne ayant un problème avec sa consommation du tabac dans la dépression.
De même, la cigarette consommée de façon régulière et sur une longue durée, est
un facteur de risque important d’amener l’usager à la dépression », fait
remarquer Dr Zinsou Selom Degboe, Psychologue clinicien.
La
cigarette et la dépression peuvent constituer un facteur de risque l’un pour
l’autre. « Si on souffre de dépression et on fume, il est utile de consulter
un professionnel de la santé mentale pour vous aider à trouver des stratégies
de gestion de l’humeur qui ne soient pas basées sur la cigarette. En même
temps, si on veut arrêter de fumer, il est judicieux de consulter un
professionnel de la santé et de préférence un spécialiste des questions
d’addictions pour une meilleure prise en charge », martèle Dr Zinsou Degboe.
Ceci pour aider à gérer les symptômes de manque qui peuvent survenir lors du
sevrage.
Arnaud
KONDO